Vous l’avez peut-être vu, à la télé, cette publicité qui sensibilise au rapport qu’ont les enfants aux écrans. Ces spots de prévention expliquent les dangers des écrans, la nécessité de parler de ce que l’on voit, d’accompagner son enfant…
Et chez votre médecin, avez-vous remarqué l’affiche avec la règle du 3-6-9-12 ? Elle est souvent collée au mur dans les salles d’attente et fournit des recommandations sur les temps d’écran à autoriser en fonction des âges.
Certains diront qu’on en fait trop, mais d’après les spécialistes, les écrans peuvent représenter un réel danger pour le développement des tout-petits. Pourquoi ? Quels sont exactement les effets des écrans sur les plus jeunes ? Quelles sont les précautions à prendre ? Dans cet article, on répond aux questions que vous vous posez sur ce sujet.
Quels sont les effets des écrans sur les enfants ?
Pour se développer correctement, les jeunes enfants ont besoin d’avoir de véritables relations avec d’autres individus, en particulier avec leurs parents. Ils ont besoin de jouer avec des objets, d’échanger, d’être actifs. Or, lorsqu’ils passent du temps devant un écran, ils deviennent passifs et de nombreuses capacités sont impactées.
Les écrans ont notamment des effets sur :
- Le développement du langage ;
- La gestion des émotions ;
- Les capacités de concentration ;
- L’apprentissage à l’école ;
- Le sommeil…
Un enfant qui passe trop de temps devant un écran – télé, tablette, jeux vidéo, etc. – pourra également rencontrer des difficultés à jouer seul et à développer son imagination. Dans les cas les plus graves, lorsque les enfants sont très exposés et très sensibles, une addiction peut se créer avec, à la clé, des crises et des colères violentes lorsque l’écran s’éteint. Chez certains enfants accros aux écrans, des états dépressifs ont même été diagnostiqués. Bref, on le voit, les effets sont nombreux et aucun n’est bon.
Quelles sont les recommandations des spécialistes ?
Les experts en pédiatrie se sont penchés sur le sujet et ont émis des recommandations à l’avis des parents et des éducateurs.
Par exemple, la Société canadienne de pédiatrie déconseille tout écran avant l’âge de 2 ans. Les médecins canadiens valident une exposition aux écrans à partir de 2 ans. Cependant, toujours en présence d’un adulte et pas plus d’une heure par jour.
En France, c’est la règle du 3-6-9-12 qui s’est suggérée. Elle a été édictée par un psychiatre, Serge Tisseron. Celui-ci déconseille tout accès aux écrans avant 3 ans. La télévision peut être autorisée dès 3 ans, mais sous surveillance et sur des temps très limités. (pas plus d’1h30 par jour au grand maximum). Pour les jeux vidéo, il faut attendre 6 ans. À cet âge, on ne doit toutefois pas dépasser 2 heures d’écran cumulé par jour. Quant à Internet, Serge Tisseron indique que les enfants peuvent commencer à surfer dès 9 ans sous surveillance et dès 12 ans seuls. Il faut respecter quelques règles et restrictions (mise en place d’un contrôle parental pour éviter les contenus inappropriés, notamment).
La règles des 4 pas
Une autre spécialiste en la matière, Sabine Duflo, s’est basée sur les recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie pour inventer la règle des 4 PAS :
- PAS d’écran le matin, pour être bien concentré à l’école ;
- PAS d’écran pendant les repas ;
- PAS d’écran le soir, pour éviter les cauchemars ;
- PAS d’écran dans la chambre, pour limiter les tentations, la surconsommation et l’accès à des images inadaptées.
À noter que les écrans le soir sont à proscrire absolument. Outre les images qui peuvent entraîner des cauchemars, la lumière bleue émise par une télé, une tablette ou un smartphone a un effet excitant et empêche de trouver le sommeil. Or, un sommeil de qualité est nécessaire à tout âge, et plus particulièrement pour les enfants. Leur développement cérébral en dépend. Leur croissance et leur bonne santé physique sont également influencées par la qualité et la durée de leurs nuits.
Comment occuper votre enfant en journée ?
Il faut bien le reconnaître, la télévision est une super baby-sitter. Lorsqu’ils sont devant, nos enfants sont calmes, sages et silencieux. Cette attitude qu’ils adoptent en visionnant des dessins animés, des clips ou n’importe quelle vidéo est bien la preuve que les écrans les hypnotisent. Et même si l’on veut nous faire croire que certains contenus sont pédagogiques, en réalité, avant 3 ans, les écrans n’ont aucun bénéfice sur leur petit cerveau et leurs relations interpersonnelles.
Pour occuper les tout-petits pendant la journée, rien ne vaut un tapis d’éveil, une table d’activité ou des jeux de motricité (en bois, de préférence). Ce sont de saines occupations qui, en plus, permettent d’exercer les sens, d’éveiller la curiosité, de travailler la motricité fine, d’apprendre l’autonomie…
Lorsqu’un enfant est capable de tenir un crayon, il suffit de l’installer devant une table avec une feuille ou un cahier de coloriage et des feutres pour qu’il fasse des dessins (ou des gribouillages pour les plus petits).
À tout âge, les jeux en famille, les sorties en extérieur et les histoires sont d’autres activités qui aident les enfants à bien se développer.
Le soir, au moment du coucher, on lit des histoires, on chante des comptines, on prend le temps de se faire des câlins… Cela permet aux enfants de s’apaiser et de se sentir en sécurité avant de tomber dans les bras de Morphée.
Mettre de la musique est aussi un bon moyen, votre enfant sera attentif aux sons, mais sans image à regarder.